apéro litté : David Le Bailly
Les Vinzelles sont émues de cette rencontre avec un auteur qui est aussi un grand reporter, auteur de “La Captive de Mitterrand” (Stock, prix Roger-Nimier) et de ”L’Autre Rimbaud” (L’Iconoclaste, Points, prix révélation SGDL), et qui nous livre ici son livre le plus personnel, le roman de ses origines. Déchirant et magnifique. La rencontre s’annonce aussi juste qu’intense et touchante.
“Hôtel de la folie”, David Le Bailly, éditions du Seuil
Comment et quand devient-on qui on est ? En quoi notre histoire familiale peut-elle nous constituer en partie et se transformer en questionnement voire en enquête personnelle ?
Dans Hôtel de la folie, David le Bailly nous invite à regarder avec lui son passé familial, sa construction, à tenter de décrypter ce qui n’a pas été pleinement dit, dans un travail d’introspection documenté, journalistique, aussi. Un défi salvateur.
Un enfant se souvient de sa grand-mère, et de la dernière fois qu’il l’a vue, un soir fatidique. Il retrace sa vie, de Naples à Paris en passant par la Riviera se dessine alors une quête pour remonter aux origines. Qui était Pià Nerina ? Par quels moyens, Napolitaine sans le sou mais jeune femme flamboyante, a-t-elle réussi, sans un diplôme, sans travail déclaré, à constituer ce patrimoine dans les beaux quartiers de Paris ? Fausses dates de naissance, fausses adresses, faux mariage : l’auteur découvre une vie aventureuse où les fuites succèdent aux mensonges. Où plane l’ombre d’un homme dont il faut coûte que coûte dissimuler l’identité. Où la folie d’une fille idolâtrée, sa violence deviennent le prix à payer pour s’être affranchie des lois et des codes. Prisonnières à tout jamais, l’une et l’autre de l’Hôtel de la Folie.
photo © Bénédicte Roscot